TABLEAUX MODERNES, ECOLES BRETONNES : Seconde Vacation

SAMEDI 22 JUILLET à 14 H : TABLEAUX MODERNES, ECOLES BRETONNES

Suite de la vacation du vendredi 21 Juillet, à l'Hôtel des Ventes, 26 rue du Château 29200 BREST

Exceptionnel ensemble par : Félix LORIOUX (1872-1964) – Fernand JOBERT (1876-1949) – Mathurin MEHEUT (1882-1958)

 
ECOLES BRETONNES : AUBURTIN, BARNOIN, BERNARD, BLOAS, CORNELIUS, DE BELAY, DELPY, DESIRE LUCAS, DEZAUNAY, DILASSER, GAUGUIN (entourage de), GUERIN, HAFFEN, JANSSAUD, LEGOUT GERARD, LE MERDY, LE SCOUEZEC, LOISEAU, MAUFRA, MEHEUT, MORET, NOEL, PEGOT OGIER, PUIGAUDEAU, PUY, QUILLIVIC, SEGUIN SEVELLEC, SIMON, WINTZ, ZINGG

TABLEAUX MODERNES : ALECHINSKY, BISSIERE, BRASSAÏ, BRAYER, BUFFET, CHANCO, DELACROIX, DELAUNAY, DOMERGUE, EL GLAOUI, FINI, FUSARO, GEO, Aung KHIN, LAPICQUE, Félix LORIOUX, MAYODON, NOTERMAN, PINA, RODO-PISSARO, ROHNER, SCHOUTEN, Francis SMITH

EXPOSITIONS : Hôtel des Ventes, 26 rue du Château 29200 BREST
Mercredi 19 Juillet de 14 h à 18 h
Jeudi 20 Juillet de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h
Vendredi 21 Juillet de 9 h à 10 h 30
Samedi 22 Juillet de 9 h à 10 h 30

Frais de vente : 25 % TTC

Dont :

Félix LORIOUX      
(Angers 1872- Paris 1964)

Né à Angers et après des études classiques au collège Mongazon, Félix LORIOUX se tourne vers une carrière artistique et poursuit ses études aux Beaux-Arts d’Angers, puis de Paris.
En 1907, il intègre le monde la publicité lors de sa rencontre avec l’éditeur DRAEGER, et commence simultanément les illustrations dans les journaux pour enfants. Son premier ouvrage illustré est Jean l’Ours en 1913.
Durant le Première Guerre Mondiale, il est dessinateur publicitaire chez CITROËN et travaille également pour le cinéma muet. Il fait la rencontre du jeune Walt DISNEY (1901-1966) alors présent sur le théâtre des opérations européen avec la Croix-Rouge.
En 1926, c’est la consécration : LORIOUX travaille pour les éditions HACHETTE en illustrant les classiques de la littérature pour enfant comme Les Contes de Perrault ou Les Deux nigauds, Robinson Crusoé ou Les Fables de La Fontaine, dans une collection de grands albums, très élégants, aux illustrations liserées de rouge. Sa renommée est telle que l’on surnomme cette collection les « Albums Lorioux ».
En effet, Félix LORIOUX réalise une synthèse des arts picturaux de son temps, influencé par, entre autres, le graphisme japonais, les illustrateurs britanniques comme BEARDSLEY (1872-1939) ou RACKHAM (1867-1939), et les formes organiques du Modern style. Ainsi, LORIOUX respecte une tradition de l’illustration se situant dans la lignée de Jean-Jacques GRANDVILLE (1803-1847) et de Benjamin RABIER (1864-1939), tout en apportant son « réalisme fantastique », sa « patte » si reconnaissable, à mi-chemin entre la gravure et le dessin animé. Ce particularisme le mènera vers une carrière internationale à travers ses collaborations avec WALT DISNEY. Dans les années 1930, LORIOUX participe en effet aux illustrations des « Silly Symphonies » avec Mickey et Minnie en 1932, L’Arche de Noé en 1934 et Les petits lapins et les œufs de Pâques en 1935. L’apport de l’artiste angevin dans le monde naissant des dessins animés lui donne alors une résonnance internationale. Cependant, la collaboration est interrompue par un différend sur les droits d’auteur, car DISNEY lui interdit de signer ses dessins (sur lesquels, dès lors, il se plaît à cacher son nom, comme sur l’adresse d’une lettre au Père Noël, ou en traçant ses initiales sur les côtés d’un cube : « Fx. Lx. »).
Dans les années 1940, LORIOUX travaille avec les éditions MARCUS de Nantes et illustre plusieurs albums pour Le Buffon des Enfants et les Fables de la Fontaine entre 1943 et 1958. Cette dernière collaboration, d’une technique de mise en couleurs très soignée, met en avant l’artiste qui a marqué plusieurs générations de jeunes – et de moins jeunes… – lecteurs.
Ainsi, Félix Lorioux a-t-il traversé les trois-quarts du XXe siècle en laissant une emprunte discrète mais profonde et indélébile dans le monde de l’illustration, et dans l’imaginaire de la jeunesse. Même Marc Fumaroli (1932-2020) choisit une illustration de Félix Lorioux, Le Renard et les raisins, pour la page de couverture du numéro du Figaro traitant des Fables de La Fontaine, sujet qui lui tenait à cœur : Dans le secret des fables. La Fontaine. L’ami retrouvé (hors-série, juillet 2018). Lorioux a finalement illustré les grands classiques de la littérature française, comme Charles Perrault et ses Contes, les fables de Florian ou de La Fontaine, la comtesse de Ségur, Molière, Robert-Dumas, Jean Moréas … sans oublier son magnifique Don Quichotte. Notons que toutes ses illustrations sont non seulement délectables par de brillantes couleurs, mais aussi par un sens inégalé de l’humour.
Marqués par l’esthétique des illustrations de Lorioux et partant de leurs profonds souvenirs d’enfance, deux amateurs ont réuni durant une vingtaine d’années des aquarelles originales, venues du fonds Marcus de Nantes grâce à Hubert de Finfe (†1983), un ami, qui leur légua les deux premières aquarelles. Puis vinrent les dessins, encres de Chine si sûres, si maîtrisées que l’illustrateur Jean Mercier (1889-1995), ami de Lorioux et angevin comme lui, Mercier pensa d’abord qu’elles étaient des imprimés : il lui fallut regarder à la loupe pour convenir, admiratif, que c’étaient bien des originaux, avec toute la sûreté du trait caractéristique de Lorioux - prévues pour les éditeurs et non pour être vendues, ses œuvres ne sont pas toujours signées.
Puis vinrent, au fil des occasions, l’acquisition des livres et de tout une documentation publicitaire : dès ses débuts, Lorioux travailla pour André Citroën, Draeger, Gaumont, puis au fil du temps, dans le grand temps des publicités graphiques, pour des « réclames » volantes, des protège-cahiers, des éventails, des jeux animés entre autres pour les Grands Magasins du Louvre et Le Bon Marché à Paris, pour des parfums, etc. Hormis cela, il travailla essentiellement à illustrer des contes et fables pour enfants, souvent chez Hachette, mais aussi pour des journaux périodiques dont La Semaine de Suzette ou Lectures pour tous.
Cette collection d’originaux et de documentation a permis, avec en supplément des œuvres conservées dans la famille ou chez des collectionneurs, de construire des expositions. Au Centre Pompidou d’abord, puis aux musées de Nantes, Saintes et aux USA, musées dont la Corcoran Gallery de Washington DC., Sacramento, etc., tout cela en respectant les consignes d’éclairement minimal. Conservées dans l’obscurité, les aquarelles ont donc été très peu exposées et ont conservé toute leur fraîcheur ; soit que les originaux aient servi à l’édition, ou aient été des projets non publiés, tous sont des originaux de la main de Félix Lorioux.

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