TABLEAUX MODERNES, ECOLES BRETONNES
samedi 7 décembre 2019 à 14:30

Lot 205 Maurice DENIS (1870-1943)

Maurice DENIS (1870-1943) "Porche de la basilique du Folgoët, un jour de pardon ", hst, monogramme rond en bas à gauche, 1922, 89x113. Historique : Descendance du peintre. Catalogue raisonné : La peinture est inscrite dans le catalogue raisonné de l'œuvre de Maurice Denis.

Commentaire :

«Porche de la basilique du Folgoët, un jour de pardon », hst, Monogramme rond en bas à gauche, 1922, H. 89 – L. 113. Historique : Descendance du peintre. Catalogue raisonné : La peinture est inscrite dans le Catalogue raisonné de l’œuvre de Maurice Denis. Depuis Perros-Guirec, Maurice Denis entreprend chaque été un voyage à travers la Bretagne. Certains lieux ont sa faveur comme la basilique Notre-Dame du Folgoët dans le Léon à l’occasion du célèbre pardon qui réunit le premier dimanche de septembre plusieurs dizaines de milliers de pèlerins, venant parfois de très loin. Il écrit en 1921 dans son Journal (p. 23, tome 3, Paris, 1959) : « Pèlerinage du Folgoët, admirable ». Maurice Denis est certainement sensible à l’histoire de ce sanctuaire et au miracle qui y a eu lieu, mais la douzaine de toiles qu’il consacre au pardon de 1921 à 1932 montrent également son plaisir de peintre : il y trouve des points de vue insolites et choisit certains temps forts du pardon. Cette toile a été peinte d’après un croquis aquarellé d’ensemble et des études au crayon de détails dessinés lors du pardon de 1921. Maurice Denis a trouvé une place de choix. Il s’est placé près du porche sur le flanc sud, se hissant autant que possible sur une pierre en débord. Il domine ainsi un peu le cortège des pèlerins rentrant dans la basilique par le porche des Apôtres. D’une manière presque instinctive comme en témoigne son dessin préparatoire, il saisit le bon moment, celui de l’entrée dans le porche de Monseigneur Adolphe Duparc, évêque de Quimper et de Léon, qui préside le pardon. Celui-ci, accompagné de deux prêtres, bénit des femmes qui l’attendent, certaines à genoux. On distingue des bigoudènes sur la droite et des ouessantines au centre. Certaines ont apporté leurs bébés. D’autres mères attendent avec leurs progénitures, assises dans le porche. Un homme, tenant dans ses bras son enfant, attend également le prélat. Pour le peintre, une telle scène est prétexte à distribuer avec virtuosité et jubilation des taches de blanc, de rose, de violet ou d’oranger, entre châles traditionnels du Léon, vêtements des bébés, coiffes et soutane du prélat. Elles s’opposent au noir des velours et à la tonalité verdâtre de la maçonnerie et des statues du porche qui constitue le fond de la scène. Pour disposer ces personnages, telle une frise, il n’hésite pas à bousculer l’architecture. Il fait de ce porche, en réalité assez exigu, une véritable scène théâtrale, repoussant le côté sud alors qu’il est en réalité perpendiculaire au mur donnant accès à la basilique. Au-delà de cette scène pittoresque de l’arrivée de l’évêque, Maurice Denis confère à cette œuvre un sens plus spirituel. De sa position privilégiée, il a en effet vue sur le fond du porche et, par la porte ouverte, sur l’intérieur de la basilique. Avec habilité, il entraîne le regard du spectateur vers la gauche. Par la porte ouverte, on aperçoit le vitrail des Anges, dont les couleurs et la lumières traduisent l’appel vers Dieu des pèlerins qui regagnent la basilique après la procession. André Cariou

Estimation : 30 000 € / 50 000 €